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Un pschitt de joie!


Diane de Man

L’autre jour, en lisant un article, je suis retombée par hasard sur une citation d’Orson Welles qui dit:

« Seuls l’amour et l’amitié comblent la solitude de nos jours. Le bonheur n’est pas le droit de chacun, c’est un combat de tous les jours. Je crois qu’il faut savoir le vivre lorsqu’il se présente à nous. »


Cela m’a touchée de la retrouver, car c’est mon frère qui me l’avait fait découvrir un jour, en me l’offrant il y a de ça au moins 10 ans. Et en parcourant à nouveau ces mots, j’ai senti combien ils arrivaient pile au bon moment dans mon évolution et dans l’enchainement des articles de ce blog.


Je ne suis pas certaine d’être en total accord avec le mot combler, mais bon, je crois effectivement que le bonheur a une autre saveur lorsqu’il est partagé. Christopher Jonhson McCandless dans « Into the wild » l’affirme puisqu’au au bout de son parcours atypique et solitaire, il laissera comme trace « le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé ».


Tous ces articles proposés depuis ce début d’année, m’ont beaucoup apporté. Ils ont suivi mon évolution au fil de l’eau, au feel des mots. Et parfois je crois que c’est plutôt moi, qui les ai suivis.

J’ai voulu les écrire pour comprendre, saisir les tenants et les aboutissants, pour intégrer encore, et encore, tentant de répondre aux incessantes questions existentielles qui jalonnent mon écriture, mais aussi ma vie… Mais pas que. Je l’ai fait aussi beaucoup pour vous, pensant qu’ils pourraient vous apporter ce que moi j’y cherchais. J’ai saisi combien le rôle de transmission de l’auteur compte, en général et pour moi.


Bien que nous ayons déjà tous découvert ces notions, et commencé à les intégrer, la vie nous fait parfois traverser ces moments qui nous ramènent en arrière, peut être pour justement nous permettre encore de mieux assimiler. Nous ne voyons alors bien souvent en cela que l’acharnement du destin ou de quelques forces obscures qui se mettent en travers de notre chemin, mais je finis par croire que c’est parfois dans le pire, que l’on trouve le meilleur.


Comme je vous l’avais écrit dans mon À Propos en début d’année, ma quête au delà de mieux me connaitre et de me sentir libre d’être, c’est réellement de m’accueillir telle que je suis. Et ce, afin d’aller ensuite vers une entière acceptation de l’altérité de l’autre, condition sine qua none d’une véritable rencontre dans le cadre d’une belle relation, qu’elle soit d’amour, d’amitié, de fraternité ou d’humanité.


Le week end dernier à l’Académie de Bordeaux, j’ai vécu un de ces moments, pur et merveilleux, où la relation vous porte, plus haut que vous ne pourriez l’espérer seul.


Ma collègue Virginie nous a fait la surprise de nous offrir des exemplaires papiers de sa première nouvelle publiée " Un bouquet séché d'immortelles " ( un beau moment d’émotion, je vous encourage vivement à la lire ici). Je ne suis pas certaine de réussir à vous décrire fidèlement la scène, tellement elle était belle et touchante d’authenticité.

La joie qu’elle a ressentie lorsqu’elle a vu le carton sortir de la boite aux lettres puis, les ouvrages dudit carton. Ses yeux ronds, sa voix soudainement aiguë, ses mouvements qui s’accéléraient, parsemés de légers soubresauts, elle si calme et posée habituellement. Son incroyable et surprenante incapacité à les regarder, au départ, et même à les toucher! Il lui faudra un certain temps avant d’en prendre un et de le parcourir…Vu de l’extérieur, c’était juste magnifique d’observer cette pudeur mêlée à la joie, la peur et l’expectative.

Qu’est-ce qui l’animait? Le fait de prolonger le plaisir, l’attente? Ou de reculer cette réalité pourtant indiscutable que c’était fait, pour de vrai? Ou peut-être une certaine appréhension du risque de déception entre le rêve et la réalité? Un peu de tout ça à la fois?…


Ce qui est sûre c’est que la puissance de sa joie était à la mesure des difficultés et des obstacles rencontrés mais surmontés. Elle a réussi à conquérir son autonomie d’auteure en publiant, en s’autorisant à faire, et même des erreurs, pour avancer. Ce qui fut merveilleux, c’est que sa joie s’est vaporisée dans l’air, envahissant tout et laissant ses traînées colorées nous emplir à notre tour.


Si elle ne s’était pas permis de vivre ce moment à sa manière, nous n’aurions pas partagé ce merveilleux week-end, portés par cet événement. Je n’aurai peut-être pas parlé de mes craintes, m’autorisant moi aussi à être dans mon authenticité, attirée par ce qu’elle vivait comme un papillon de nuit par la lumière. Nous n’aurions pas dit, et abordé de nombreux sujets, tenu une discussion intime et authentique.

Elle n’aurait pas peut-être pas été portée de cette manière lundi matin, lui faisant couché sur la toile, un texte magnifique (ici) sur la réalité interne de l’auteur. Texte qu’elle m’a dédicacé, ce qui m’a plongée dans une vive émotion…


Car au-delà de tout ce qui peut définir l’homme, il me semble que nous sommes avant tout des êtres de partage et de communication. Et je ne peux que vous encourager à oeuvrer dans cette voie, quand je vois ou cela pourrait tous nous mener.


Sans ce tout petit moment d’authenticité qui a servi de catalyseur à la relation, générant tous ces petits ricochets en chaîne, certainement que je ne serais pas à quelques heures d’enfin, moi même, publier.


Merci.

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