Au feel des mots
Face Nord
Diane de Man
La larme
Du plus loin que je m'en souvienne
Tu as toujours été là
Tu ne t'inquiétais pas que cela me convienne
Tu t'imposais, comme ça
Je sentais ce grondement au creux de mon ventre
Avant que tu n'arrives
Et je devinais alors que tu sortirais de ton antre
Dans les minutes qui suivent
Ton corps rond et lisse glissera bientôt sur ma peau
Je le sais, te voilà...l'alarme
Je te sens t'engager puis longuement hésiter
Quel sera ton chemin
Pour finalement d'un coup, d'un seul, te lancer
D'un élan incertain
Tu finis par mourir sur ma bouche
D'un baiser salé
A mon coeur de tant s'ouvrir, qu'il accouche
De cette peine déposée
Ta trace, ton fantôme encore chaud, me force à un renouveau
Je le sens, la voilà, là..l'arme
On m'apprend que le temps fait son oeuvre
Que l'eau, souvent s'évapore
Je tente maintes et maintes fois la manoeuvre
Pour que ton souvenir reste incolore
Le lit de la rivière creusée le long de ma joue
S'assèche petit à petit
Ne reste de toi qu'un sillon racorni de boue
Vestige d'un deuil accompli
M'offrir la possibilité d'une aurore nouvelle est mon plus beau cadeau
Je suis en vie, la voilà..la larme
Diane de Man