Ma fée clochette à moi...
- solifleur
- 23 avr. 2017
- 3 min de lecture

Une des choses que je devais mettre en place depuis le début de l’année à l’académie, c’était une page Facebook pour mon travail d’auteure. J’ai très très (trèèèès) longtemps freiné les deux pieds devant puisqu’il m’a fallu d’octobre à mi-mars pour la créer, et je ne publie dessus que depuis très récemment.
En premier lieu, je suis plutôt pudique et discrète et ces focus sur la vie de chacun n’étaient pas trop à mon goût. À la fois, j'ai réellement découvert ce support pour ce qu'il pouvait apporter de bon, et pour être un auteur, partager afin d’être lu est essentiel…
De plus, je suis un peu vieux jeu on va dire, question nouvelles technologies. Les ordinateurs et moi, ça fait deux. Ils me rendent dingue et je leur rends bien.
Aussi lorsqu’il a fallu m’y mettre, bien que l’interface soit claire, pour une handicapée de l’informatique comme moi le bazar régnait en maître dans mon esprit. Ce qui est drôle (enfin, ça m’a piquée un peu quand même), c’est que mon père a démarré Facebook au même moment et que nous vivions les mêmes galères. Aïe, mon égo! (Bisous papa)
J’ai dû me résoudre à demander de l’aide. What? Demander de l’aide…Surtout quand tout le monde te dit que c’est super facile et qu’un gosse de dix ans réussirait! La preuve, ma fille, dix ans, s’était créé un compte sans le dire il y a quelques mois, trichant sur son âge.
Il fut un temps où j’aurais pesté, ruminé, insisté, me traitant de nulle, naze, n’incapable, mais recommençant à l’infini pour finir soit par tout abandonner, soit par tout péter, soit par réussir au bout d’une lutte acharnée. Je suis certaine que vous me suivez bien, ça sent le vécu chez un paquet d’entre nous ce genre de comportements bien…adaptés.
Mais, par un miracle qui mériterait une lumière céleste m’inondant d’un alléluia tonitruant, j’ai appelé ma soeur. J’ai la chance d’être bien équipée question frère et soeurs, et tous très compétents dans divers domaines. Ma petite fée clochette est beaucoup plus jeune que moi, ce qui fait d’elle mon expert New Technology! Cette génération là, c’est un peu comme Obélix, ils sont tombés dedans à la naissance.
Ce que je trouve très touchant, c’est que j’ai vu le ventre de ma mère s’arrondir du haut de mes seize ans. Que j’ai regardé cette petite tête blonde pointer le bout de son nez dans notre famille, bouleverser l’ordre établi et que je me suis posée en tant qu’accompagnante dans sa quête de l’autonomie. Ses premiers sourires, ses premiers pas, ses premiers mots, ses premières bêtises, ses premiers amours…Et qu’aujourd’hui, bien souvent c’est moi qui me tourne vers elle, accompagnante à son tour. Transmission de témoin…
Depuis quelques jours, je ne cesse de me demander pourquoi on estime bien souvent que l’autonomie rime forcement avec seul-e?
Pourquoi penser que cela implique uniquement une action faite par soi-même, une décision prise par soi-même, pour soi-même? Et que l’autre doit être absent de l’équation?
Comme toujours je n’ai pu m’empêcher de lire un tas de trucs écrits par des gens intelligents, ayant étudié cela sous tous les angles pendant un sacré paquet d’années. Forcément, c’était très complexe et les différents niveaux traités correspondaient à des concepts très abstraits, pas certaine d’avoir tout intégré. Je préfère rester sur une vision plus globale et populaire de l’autonomie. Leurs définitions me convenaient sans me convenir car cette dimension, de l’autre, semblait absente.
J’ai le sentiment que si nous voyons l’autonomie comme le seul fait de réaliser quelque chose seul, cela est incomplet. En effet, ne possédant nullement toutes les connaissances dans tous les domaines, nous sommes donc tous voués à l’échec.
N’ai-je pas été autonome lorsque j’ai compris qu’il fallait demander de l’aide pour pouvoir ensuite réaliser mes publications Facebook sans encombre? L’enfant n’est-il pas quelque part aussi autonome selon son degré d’évolution pour les gestes qu’il a déjà acquis alors qu’il lui reste encore beaucoup à apprendre? N’est-il pas déjà capable très tôt de demander de l’aide lorsqu’il comprends qu’il ne réussira pas seul?
L’autonomie me semble plutôt être une démarche réelle nécessitant de savoir jauger, juger une situation, un besoin et de trouver les ressources nécessaires. Qu’elles viennent de soi, ou d’un autre.
Car combien d’adultes, pensant être totalement autonomes dans leurs faits et gestes, ne le sont pas en réalité?
N’est-ce pas alors notre ego qui vient foutre le bordel, nous donnant l’illusion terrible et dévastatrice qu’une fois « grand » nous devrions tout savoir, et tout savoir faire, seul?
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